Le terrible tremblement de terre, d’une magnitude
de 7,8 qui a frappé la vallée de Katmandou au Népal livre ses premières
horreurs. Le bilan humain, déjà très lourd, ne cesse de s’alourdir : 5.000
personnes ont déjà été tuées, 7.000 blessées, des milliers sont encore portées
disparues.
Cette catastrophe naturelle, la plus importante
qu’ai connu le pays depuis 1934, a ravagé les infrastructures nationales,
détruit les sites touristiques vieux de plusieurs siècles et saccagé des
hectares d’exploitations agricoles, première activité économique du pays. Le
Népal est un des pays les plus pauvres du monde (le taux de pauvreté y avoisine
les 30%). La terre a tremblé là où la vie est déjà rudement frappée par le
sous-développement
La France doit être le fer de lance d’une
véritable politique de solidarité internationale, permettant de faire face à la
crise humanitaire qui s’annonce et de créer les conditions, pour le pays, d’un
nouveau développement. Une aide d’urgence et l’annulation de la dette népalaise
doivent constituer les piliers de cette politique solidaire.
La solidarité internationale dans laquelle
s’inscrit l’idéal de la patrie républicaine est celle d’une solidarité qui
s’organise partout où des drames humains d’ampleur planétaire se vivent. Cette
solidarité doit se concrétiser par une aide d’urgence mobilisant un soutien
humain, matériel et logistique le plus large possible pour faire face à la
crise humanitaire qui s’annonce. Toutes les capacités d’intervention de l’Etat
doivent être mobilisées et la France doit peser en faveur d’une action rapide
et ambitieuse de la communauté internationale, particulièrement auprès de ses
voisins européens.
Parce que les deux secteurs économiques qui
assuraient la survie de millions de népalais : le tourisme et
l’agriculture, ont été profondément impactés, l’avenir du pays est suspendu et
sa reconstruction sera longue et couteuse.
Dans cette perspective, une véritable politique de
solidarité ne peut se limiter à une aide d’urgence, indispensable mais hélas
insuffisante. La France doit s’engager, comme elle l’a fait en 2010 au Congo ou
en 2012 en Côte d’Ivoire, dans une logique d’annulation de la totalité de la dette
népalaise afin de desserrer l’étau financier qui pèse sur les capacités de
redressement du pays. S’engager dans cette voie de solidarité et de
co-développement, c’est reconnaitre et promouvoir une logique où la
satisfaction des intérêts populaires et humains prédomine sur celle des
intérêts financiers.