Les 3, 4 et 5 octobre
prochains, se tiendront les universités de rentrée de Maintenant la Gauche et
d’Un Monde d’Avance, les deux courants de l’aile gauche du parti Socialiste
depuis le dernier congrès de Toulouse. Mais si celles-ci ont lieu le même
Week-End, elles se tiendront… à près de 700 km d’écart.
En effet, les premiers se rassembleront dans
l’Essonne, tandis que les seconds se réuniront dans les Landes. 686 km
exactement.
Pourtant, en lisant les programmes des uns, comme
des autres, tous partagent une perspective commune à l’occasion de ce
Week-End : rassembler les forces de gauche fidèles à la transformation sociale.
« L’intervention d’invités issus des différentes forces de gauche sera au
programme pour continuer à travailler aux convergences sans lesquelles rien ne
sera possible. » affirment les premiers. « Nous souhaitons laisser
une large place au débat collectif, en invitant de nombreux partenaires à
intervenir, tant socialistes qu’issus de la grande famille de la Gauche et du
progrès social. » écrivent les seconds.
Tous partagent également une ambition celle de
réorienter la politique austéritaire du gouvernement. Lorsque les premiers
déclarent « Ce rassemblement sera l’occasion de débattre des perspectives
qui sont devant nous pour réorienter l’action de la gauche au pouvoir dans un
sens plus fidèle aux aspirations de la majorité sociale et électorale. »,
les seconds affirment : « Depuis le début, nous avons œuvré pour
rassembler toutes celles et ceux qui appellent à un changement de cap. Pour
poursuivre dans ce sens, nous vous attendons, nombreuses et nombreux ».
Puisque les perspectives sont communes :
fédérer les forces de gauche anti-austéritaire disponibles, et que l’ambition
est la même : affirmer qu’une autre politique est possible à gauche, nous,
militants de l’aile gauche du Parti Socialiste, regrettons ce clivage
artificiel qui nous sépare.
Nous ne jetons la pierre ni aux uns, ni aux autres, nous ne
cherchons pas à savoir de quel camp est la responsabilité (si tant est qu’elle
relevé d’un camp en particulier), nous ne nions pas les difficultés de
calendrier et les contraintes d’agenda. Nous n’ignorons pas non plus les
divergences qui ont pu nous distinguer par le passé (essentiellement d’ordre
stratégique). Mais à l’heure où le fond de l’air se trouble et que le précipice
nous guette, au moment où ce qui nous rassemble est indéfiniment plus fort que
ce qui nous divise, nous souhaitons affirmer avec force que nous ne serons
jamais en capacité de rassembler les forces de gauche, si nous ne parvenons pas
à faire, d’abord, l’unité de toutes les sensibilités de l’aile gauche du parti.
Le talisman, si précieux, de l’unité des forces progressistes n’est la
propriété d’aucun d’entre nous. Pire, il n’est à la portée d’aucun courant,
d’aucun groupe politique sans l’association, pleine et entière, de ses voisins
de palier. On ne complète pas le puzzle s’il manque des pièces.
Nous irons donc, chacun dans nos universités de
rentrée dans quelques jours. Nous porterons des analyses et des perspectives
identiques, et nous ferons entendre, à Bierville, comme à Vieux-Boucau, notre
volonté et la nécessité de travailler ensemble désormais.
Enfin, nous proposerons l’organisation d’une
grande journée de travail rassemblant, élu-e-s, responsables et militant-e-s
issus des différentes sensibilités de la gauche de notre parti, sans exclusive,
dans le but d’échanger collectivement et publiquement sur les perspectives que
nous devons construire.
Le rassemblement commence par là. Il n’est pas
trop tard, mais il est juste temps. Il est indispensable.
Mathurin Levis.
Rached Zehou.