lundi 14 avril 2014

Croisade contre les aides au logement : où est la gauche que j’ai portée au pouvoir ?


« Le gouvernement qui cherchait 50 milliards ». Ce pourrait être le titre du mauvais film auquel se livre actuellement le gouvernement de Manuel Valls. En effet, depuis leur intronisation, les ministres sont engagés dans une campagne de restrictions budgétaires sans précédent. Pour rester fidèle au dogme de « l’assainissement des finances publiques » orchestré par Bruxelles et pour financer le, très couteux, « pacte de responsabilité » du patronat, c’est une véritable cure d’austérité que prépare Michel Sapin, ministre des finances.
Alors que les résistances à ses mesures d’austérité se multiplient, au Parlement où de nombreux députés socialistes ont dénoncé ces orientations budgétaires, ou dans la rue, où plus de 100.000 personnes ont défilé samedi à Paris, une des pistes envisagée consiste à supprimer les APL (Aides Personnelles au Logement) pour les étudiants non-boursiers.
Une telle mesure d’économie constituerait une véritable régression dans l’accès des étudiants au logement. Elle se traduirait par la suppression, pour 550 000 étudiants allocataires, d’une aide comprise entre 150€ et 200€ par mois. Alors que 7% seulement des étudiants bénéficient d’un logement en cité-universitaire et que 70% sont exclus du système de bourse, supprimer l’accès à l’APL, c’est porter un coup violent à l’autonomie des jeunes et à l’accès de tous au logement.
Cette croisade contre les aides au logement est symptomatique d’un gouvernement aujourd’hui retranché sur des arbitrages gestionnaires, et qui érige les restrictions budgétaires comme boussole politique, au détriment de la lutte contre la précarité et des aspirations de ceux qui l’ont porté au pouvoir.
Car c’est bien notre génération, celle que la crise et la précarité frappe de plein fouet, qui a contribué à la victoire du 6 mai 2012. C’est bien notre génération qui a été séduite par l’engagement 39 du candidat François Hollande : « Je créerai une allocation d’études et de formation dans le cadre d’un parcours d’autonomie » ou par son engagement 22 : « Je mettrai en place pour les jeunes un dispositif de caution solidaire. J’agirai pour que soient construits au cours du quinquennat 2.5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants ».
Où est cette gauche que nous avons porté au pouvoir ? Aujourd’hui, les choix budgétaires du gouvernement tournent le dos à ces aspirations.
Pourtant, nous sommes convaincus qu’il n’y a pas de fatalité à sacrifier la « priorité jeunesse » sur l’autel de l’austérité. 

C’est pourquoi, nous sommes convaincus que les forces de gauche doivent s’engager avec force dans cette bataille. Nous n’accepterons aucune régression. Si le gouvernement persiste, il trouvera, en travers de son chemin, ceux qui l’ont porté au pouvoir.

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