lundi 29 septembre 2014

Beaucoup de bleu et du venin.

Depuis hier 17h, les communicants du Parti Socialiste s’affairent et le premier secrétaire du parti redouble d’efforts pour minimiser le basculement du sénat à droite. « Le résultat marque une belle résistance du Parti Socialiste et de ses alliés » affirment les premiers. « Pas de vague bleue » renchérit le second. Les généraux assurent la propagande affirmant que l’armée (en déroute) fait preuve d’un « belle résistance ».
 
Assez de duperies. Il faut regarder la situation avec lucidité.
 
Hier, la gauche a perdu la majorité qu’elle avait conquise, au sénat, pour la première fois il y a trois ans. Les progressistes (dans toutes leurs composantes), ont reculé, cédant 26 sièges tandis que le bloc de droite consolide une nette majorité, progressant de 20 sièges. Le FN jusque-là toujours tenu à l’écart de la chambre haute, conquiert deux sièges.
La sanction est lourde. La gauche recule, la droite progresse et l’extrême droite fait son entrée, pour la première fois, au palais Bourbon. Retirons les œillères.
Ce résultat est la conséquence logique de la déroute municipale qui nous a frappés. Personne ne le nie. Mais précisément, le gouvernement a-t-il été capable d’entendre le message que les électeurs, et particulièrement ceux de gauche qui lui ont fait défaut, lui ont adressé en mars dernier ? Non. A la déception, à la résignation de ces français, au sentiment terrible que la gauche au pouvoir ne cessait de s’éloigner de ce pour quoi elle avait été élue, François Hollande et Manuel Valls ont répondu en cœur « Désormais, tout sera comme avant ».  

Les politiques d’austérité ont continué, elles se sont amplifiées, comme si de rien n’était. Pire, tous ceux qui affirmaient qu’une autre politique était possible pour renouer avec la justice et le progrès social ont été fermement éconduits.

Ce scrutin est une piqûre de rappel.

Une piqûre qui nous rappelle que lorsque la gauche au pouvoir se détourne du peuple et de ses aspirations, ce dernier finit par se détourner de la gauche. Les « grands » électeurs ne sont que le reflet des « petits ».

Une piqûre qui nous rappelle que le venin du front national et de l’extrême droite prospère sur ces renoncements et progresse dans notre pays ainsi que dans nos institutions. Et que ce venin peut devenir mortel si la gauche ne renoue pas, rapidement, avec ce qui fait sa raison d’être.

Ce scrutin est une confirmation.
 
La confirmation que la Ve République est sclérosée. A l’image de ce dimanche électoral qui, sans le moindre débat démocratique, sans la moindre intervention citoyenne, a tenu le peuple à l’écart du processus décisionnaire. Un scrutin à huis-clos entre initiés. Entre initiés seulement.

La confirmation que nous devons collectivement porter un nouveau souffle démocratique dans notre pays, incarné par une VIe République, démocratique, sociale et écologique.
 
La confirmation enfin que toutes les forces de gauche anti-austéritaire et fidèles à la transformation sociale doivent, urgemment, mettre en commun leurs énergies pour jalonner les contours d’une prochaine gauche. Une gauche populaire, décomplexée et anti-libérale qui offrira à ce peuple orphelin un nouvel horizon progressiste.
Nous ne pouvons plus attendre, nous ne pouvons plus tergiverser. Des actes !

 


 

  

 

 

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